Le Groupe de la Banque régionale de Solidarité, né de la volonté et de la détermination des Autorités de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) à faire reculer le phénomène de la pauvreté qui prend de plus en plus de l’ampleur dans les Etats membres. En effet, les conditions de vie de la majorité des populations de l’Union demeurent toujours précaires en dépit de la mise en œuvre de nombreuses initiatives depuis plusieurs années avec l’appui des partenaires au développement, dans le cadre notamment des programmes d’ajustement structurel, du développement du secteur de la microfinance et récemment de l’initiative PPTE, et de la Stratégie de Réduction de la Pauvreté.
Il en est résulté une augmentation du taux de chômage et une marginalisation plus accrue d’une frange importante de la population exclue du système productif. Pourtant , ces exclus dudit système composés majoritairement de jeunes et de femmes ne disposant pas de garanties matérielles à faire valoir pour accéder au financement bancaire, ne sont pas démunis de toute expertise.
Pour la recherche de solution aux conséquences et effets néfastes de la situation ci-dessus exposée dans un élan de solidarité, deux initiatives furent prises :
- l’une, politique, prise à l’issue de la Conférence des Chefs d’Etat qui s’est tenue le 8 décembre 1999 à Lomé, à travers une déclaration intitulée « relever ensemble, dans la solidarité, les défis du millénaire » ;
- l’autre, technique, à travers un séminaire de réflexion organisé les 9 et 10 juillet 2001 à Bamako sur « la contribution du secteur financier à la lutte contre la pauvreté dans les Etats membres de l’Union ». Au terme de ce séminaire qui a regroupé une centaine de professionnels, il a été retenu de doter l’UEMOA d’un mécanisme financier à l’échelle régionale intervenant comme une banque universelle, mais originale par ses procédures opérationnelles.
Dans ce cadre, tirant les leçons des expériences passées notamment les différents Fonds d’appui mis en place par les Etats, il a été retenu de créer une institution pérenne et financièrement rentable qui devra intervenir avec professionnalisme en tant que maillon du système bancaire de l’UEMOA. A ce titre, le Groupe BRS vise une rentabilité sur le double plan économique et social.
Le processus de création de la Banque Régionale de Solidarité a été impulsé et conduit par la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). En prenant cette initiative en collaboration avec la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) et la Commission de l’UEMOA, la BCEAO réaffirme son engagement à faire contribuer efficacement le système financier à la lutte contre la pauvreté et à consolider les bases de la monnaie commune.
Compte tenu de la diversité des dimensions du phénomène de la pauvreté, les initiateurs du Projet BRS ont opéré un choix judicieux, dans un souci d’efficacité, en retenant comme population cible principalement les jeunes diplômés sans emploi, les chômeurs pouvant se prévaloir d’une qualification professionnelle, et plus généralement tout porteur de projets ou créateur d’entreprise n’ayant pas accès au financement bancaire classique.
En prenant en charge un pan de la population généralement non couvert par le système bancaire classique dont la politique de crédit est prioritairement orientée vers les opérateurs économiques qui pourraient répondre à toutes ses conditions, la Banque Régionale de Solidarité vient combler un vide au niveau du paysage bancaire de l’Union en se positionnant comme une structure complémentaire au dispositif existant de financement des économies.
La BRS est donc un mécanisme souple mais rigoureux, adapté aux conditions de sa clientèle-cible. Les concours de la BRS, essentiellement à moyen terme, portent sur les projets de production, de transformation, de commercialisation de produits locaux et de services initiés par la population-cible, dans les secteurs de l’agriculture, de la pêche, de l’élevage, de la petite industrie, de l’artisanat ou des services.
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